mercredi 29 août 2012

La double compétence : une valeur sûre

La double compétence : une valeur sûre

En effet, c'est ce qu'affirme la plupart des consultants RH. A une époque où nos aînés ont bâti de solides carrières professionnelles sans pour autant avoir un baccalauréat, la course au mouton à 5 pattes continue, bien souvent au détriment des candidats qui n'ont pas 2 à 5 ans d'expérience professionnelle, un post-doctorat et moins de 25 ans.

Une double compétence (ou triple si on considère la maîtrise des outils informatiques comme une compétence tierce dans notre monde empreint de numérique) devient bien souvent un pré-requis à une rémunération décente, elle ne la garantie pas pour autant. Effectivement, au delà de notre précédente caricature, quiconque souhaite pouvoir évoluer dans des postes à responsabilités a tout intérêt à s'intéresser aux fondamentaux du management, des hommes, des projets et des organisations ainsi qu'à la stratégie.

Dans notre culture, il semble d'usage de prolonger ses études supérieures pour démultiplier ses spécialités. Bien que les questions de la formation tout au long de la vie, les opportunités de formation continue et de reconnaissances d'acquis de l'expérience professionnelle, soient pleinement traitées par un nombre incalculable d'organismes de formation (qui soit dit en passant sont rarement de qualité et diplômant), cela reste avant tout du Business.

On trouve dans d'autres cultures des exemples plus généralisés comme au Canada, où il n'est pas rare de croiser des trentenaires et quarantenaires par dizaines sur les bancs de fac et d'écoles de commerce. Avec un faible niveau académique au départ, mais justifiant d'une expérience professionnelle concluante, ces "grands-étudiants" reprennent leur formation académique après plusieurs années dans la vie active afin de compléter leurs connaissances et se spécialiser après avoir rencontré les problématiques relatives à leur coeur de métier.

A l'inverse, influencé par la culture des Business School préconisant les fameuses "années de césure", il est plus rare de croiser, en dehors des programmes MBA, des étudiants de cette tranche d'âge. Loin de moi l'idée de critiquer telle ou telle approche. J'espère simplement que dans notre monde toujours plus rapide, où les flux d'informations se densifient et dépendant totalement des outils numériques, les pré-requis à l'emploi, au delà d'une nécessaire polyvalence, ne tendront pas vers une quadruple ou quintuple compétence pour pouvoir trouver un emploi correctement rémunéré.

La double compétence est donc un atout pour un candidat mais c'est surtout un acquis pour l'organisation qui recrute. La difficulté reste de pouvoir financer par soi-même l'allongement du temps de formation qui en dehors des programmes en alternance permettent rarement de subvenir convenablement à ses besoins ou initier une vie de famille, sans trop s'endetter ou dépendre de tiers. En outre, à force de se spécialiser le risque majeur sera à mon sens la communication. En effet, si l'intervenant, comme c'est bien souvent le cas, n'est pas en mesure de se mettre au niveau de son public, alors nous n'aurons fait qu'inventer des spécialités isolées et sans intérêt s'il n'est pas possible de transmettre et partager efficacement les savoirs développés.
Quel étudiant n'a pas rencontré un intervenant académique ou professionnel de la sorte ? Quel dirigeant n'a jamais acquiescé face à un auditeur ou un consultant sans pour autant avoir compris un traître mot du monologue auquel il a passivement assisté, et ce simplement pour ne pas perdre la face ? Non, pas vous, bien entendu =).

Si je partage l'avis des dirigeants et recruteurs interviewés dans l'article, dans l'ensemble, je reste perplexe quant aux chiffres et à l'absence de bilan sur des données chiffrées, et certifiées par des organismes indépendants, quant à l'insertion professionnelle des jeunes diplômés avec une double compétence. Mais également mentionnant le taux d'échec, de réorientation et la durée d'accès au premier emploi "DANS LEUR DOMAINE" de compétences spécifiques. La question de la rémunération est encore un peu différente.

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